Avertissement préliminaire : les recommandations nutritionnelles de cet article ne remplacent pas l’avis d’un médecin et un traitement médical en cas d’infection virale.
L’objectif des recommandations qui suivent est de fournir des conseils simples, sûrs et soutenus par la recherche scientifique actuelle en vue de prémunir au mieux l’organisme contre les effets de la maladie Covid19. Ces recommandations ne prétendent pas empêcher l’infection, guérir de la maladie ou se substituer aux traitements médicaux.
Par soucis d’ergonomie, les sources sur lesquelles s’appuient ces recommandations sont placées en fin d’article.
Vitamine D
Les études menées depuis plus d’une année démontrent l’importance de la vitamine D3 dans la lutte de l’organisme face au SARS-CoV2. Une étude randomisée espagnole publiée en août 2020 a ainsi mis en évidence qu’une supplémentation en vitamine D3 chez les patients covid hospitalisés réduisait de 98% le risque d’admission en unité de soin intensif ! Plusieurs autres études ont montré des taux sanguins de vitamine D3 systématiquement trop faibles chez les personnes atteintes de formes graves de Covid19, sans pouvoir déterminer si la carence en D3 était antérieure à la maladie ou due à la maladie.
En tous les cas, le faisceau actuel de résultats scientifiques démontre des effets positifs induits par des taux sanguins de D3 suffisamment élevés. Dans les doses recommandées, la vitamine D n’a pas d’effets secondaires négatifs. Il faut par ailleurs relever que la carence en vitamine D est commune dans la population, tout particulièrement en hiver et au début du printemps.
Recommandations
Méthode naturelle :
S’exposer suffisamment au soleil entre avril et octobre, période durant laquelle les ondes émises par le soleil permettent, sous nos latitudes, la synthèse de vitamine D. D’octobre à avril, consommer régulièrement des produits riches en D3. Cette vitamine se retrouve dans les graisses d’animaux ayant été exposés au soleil en belle saison (produits laitiers, graisses animales, œufs). La vitamine D3 est également présente en grandes quantités dans l’huile de foie de morue. Cette huile étant très fragile, choisissez la meilleure qualité possible et conserver la bien fermée, au frais et au frigo, et ne la chauffez jamais.
Supplémentation :
1000 à 2000 UI par jour de vitamine D3 en routine. 5000 à 8000 UI temporairement en cas de suspicion d’infection ou de contact.
En période hivernale (octobre à avril), une supplémentation permet de s’assurer des taux suffisants. Chez les individus sous statines, c’est parfois le seul moyen d’avoir des taux suffisants, la vitamine D étant synthétisée à partir du cholestérol.
Zinc
Le zinc agit de multiples façons contre les virus, et particulièrement contre les SARS. La recherche scientifique sur le sujet est large et bien documentée. Le zinc est utilisé en traitement du Covid19 dans de nombreux pays et hôpitaux.
Ce minéral est également très fréquemment carencé au sein de la population. Les végans et végétariens sont particulièrement à risque, ainsi que les gros consommateurs de caféine, les personnes âgées et celles atteintes de troubles digestifs chroniques.
Le zinc agit notamment par inhibition de 2 protéines requises pour la réplication du virus.
Recommandations
Méthode naturelle :
Consommez régulièrement des huîtres, du foie, du germe de blé, de la viande ou du cacao pur. Les oléagineux, légumineuses et le riz contiennent du zinc mais également des antinutriments qui en empêchent la bonne absorption, d’où la carence fréquente chez les végans et végétariens. Evitez la caféine durant ou juste après un repas (attendez au moins 1h).
Supplémentation :
15mg par jour en routine. Evitez les formes « oxyde de zinc » et « picolinate de zinc ». Préférez methionine, glycine, gluconate, acetate, citrate, ou sulfate de zinc.
L’apport de zinc sans cuivre peut provoquer des déséquilibres entre ces oligo-éléments. Il est donc préférable de choisir un supplément zinc+cuivre avec un ration de 15 pour 1 (15mg de zinc pour 1mg de cuivre).
En cas d’infection ou de suspicion d’infection, la prise peut être augmentée à 4x 15mg par jour. La forme idéale en cas de contact avec le virus sont les pastilles à sucer d’acétate de zinc, qui vont agir localement au niveau de la gorge.
Sureau noir
Les baies de sureau noir, par les molécules qu’elles contiennent, ont des propriétés antivirales importantes et largement documentées. Les études ont démontré l’efficacité des constituants de ces baies contre les coronavirus en général par effet virucide, anti-réplication et anti-attachement. Par ailleurs, l’acide caféique, contenu en larges quantités, se lie au récepteur ACE2 et inhibe ainsi la pénétration du virus SARS dans nos cellules.
Recommandations
En cas de suspicion de contact, prendre 500mg à 1000mg d’extrait de sureau noir (sous forme de sirop, gélule etc.). Consultez les indications du fabriquant pour le dosage.
Si vous utilisez un concentré ou un sirop maison, de 1 cuillère à café à 1 cuillère à soupe par jour. Assurez-vous de ne pas confondre les baies de sureau noir avec celle du sureau hièble, toxique.
Vitamine C
Les effets antiviraux et immunostimulants de la vitamine C sont bien documentés. Toutefois, une surstimulation du système immunitaire peut être dangereuse en cas de Covid19 (risque de « tempête de cytokines »). Cela est valable pour de nombreuses plantes aux propriétés immunostimulantes (particulièrement celles qui élèvent les interférons). Il convient donc de ne pas prendre des surdoses massives de vitamine C en cas d’infection au SARS-CoV2. Cependant, la recherche a démontré les effets positifs d’un apport raisonnable.
Le stress, la fatigue, la consommation de tabac et les infections augmentent drastiquement nos besoins en vitamine C.
Recommandations
Méthode naturelle :
Consommez quotidiennement fruits et légumes frais en quantités suffisantes. Les baies sont particulièrement riches en vitamine C (cassis, aronia, argousier, groseilles etc.).
Supplémentation :
150 à 500mg par jour d’acide ascorbique (vitamine C).
Vitamine K2
La vitamine K2 joue de nombreux rôles dans l’organisme. L’apport est très fréquemment trop faible au sein de la population. Les études ont mis en évidence des taux insuffisants de vitamine K2 dans les tissus pulmonaires et les vaisseaux sanguins des patients victimes de formes graves de Covid19. Si les liens de cause à effets sont encore au stade des hypothèses, il semble que la vitamine K2 puisse jouer un rôle important dans la prévention de la dégradation des tissus pulmonaires dans cette maladie.
Les individus qui prennent des anticoagulants type warfarine doivent demander un avis médical avant de se supplémenter en vitamine K.
Recommandations
Méthode naturelle :
La vitamine K2 est présente dans les graisses d’animaux nourris d’herbages. Elle est particulièrement concentrée dans le foie de ces animaux. Elle est également produite par certains ferments utilisés pour produire le fromage et le natto. Consommez donc régulièrement des produits laitiers issus de bêtes qui pâturent, en particulier le beurre et les fromages, du jaune d’oeuf de poules ayant accès à des herbages, du foie de différents types d’animaux ou du natto, seule source importante de K2 convenant aux végans.
Supplémentation :
200 microgrammes par jour de vitamine K2 MK4 et/ou MK7
BONUS : Glutathion, aillicine et oxyde nitrique
Le glutathion est l’antioxydant endogène principal de notre organisme. Il est connu pour protéger les tissus pulmonaires des dégâts oxydatifs. Il présente par ailleurs des effets antiviraux. Une supplémentation de glutathion réduit à hauteur de 2mg par jour, qui est sans risque, peut servir en cas d’infection.
L’allicine, produite à partir de l’alliine dans les gousses d’ail crues écrasées et laissées une dizaine de minutes à l’air, possède de fortes caractéristiques antivirales contre tous les types de virus connus. Il est possible d’en trouver en gélules stabilisées. 180mg par jour est une dose parfaitement sûre. Ou simplement à partir d’ail frais écrasé et laissé 10mn à température ambiante puis avalé.
Des travaux scientifiques ont démontré les effets antiviraux importants de l’oxyde nitrique contre le SARS-CoV2 ainsi que les effets bénéfiques généraux et largement connus sur la vasodilatation des vaisseaux sanguins. Il faut noter que chez les bébés, les taux d’oxyde nitrique sont largement supérieurs à l’adulte, et la maladie Covid19 semble, jusqu’à présent, épargner largement les plus jeunes. La consommation régulière, pour l’adulte, d’aliments riches en nitrates (roquette, épinard, laitue, betterave, radis etc.) ne saurait être une mauvaise idée en cette période. Du côté de la supplémentation, la L-Citrulline, contenue en grande quantité dans les pastèques, est la plus efficace pour augmenter les taux d’oxyde nitrique.
Les bébés jusqu’à 12 mois doivent éviter la consommation de grandes quantités de nitrates.
Sources
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Très bon article 😎💪