Résumé de l’article
- L’influence de l’alimentation sur la santé du nouveau-né commence avant même la conception !
- La période déterminante pour la santé d’un enfant s’étend sur les 36 mois encadrant la naissance.
- L’alimentation du père durant les mois précédant la conception joue un rôle important.
- La diète suivie lors de la période précédant la conception est essentielle pour la future mère et son bébé.
- La grossesse représente un effort considérable pour la maman et nécessite une abondance de nutriments.
- Les carences chez la femme enceinte ou allaitante sont extrêmement répandues.
- L’alimentation de la jeune maman influence la qualité de son lait maternel et la réussite de la récupération post-partum.
- La physiologie du nourrisson fait de la transition vers les aliments solides une étape cruciale.
- L’alimentation nutrivore s’appuie sur les traditions ancestrales et la science moderne pour offrir les meilleures cartes au nouveau-né et à sa mère.
À peu près tout le monde est conscient, dans une certaine mesure, de l’importance de l’alimentation pour la santé des êtres humains. Pourtant, peu réalisent à quel point elle devient cruciale dès lors que l’on parle des bébés.
Durant les premiers mois de vie où le développement de l’organisme est le plus intense et l’épigénétique (l’expression des gênes) la plus malléable, l’apport en nutriments est particulièrement critique. C’est donc durant cette période que l’on a le plus d’influence sur la trajectoire que va prendre la santé d’un nourrisson pour sa vie entière.
L’appellation de « nutrition périnatale » englobe tous les aspects nutritionnels significatifs pour la santé d’un bébé et de sa maman. Rassurez-vous Mesdames ! Comme nous allons le voir, le papa n’est pas pour autant exonéré d’efforts !

On peut considérer que la période de 36 mois entourant la naissance est la plus déterminante pour la santé d’un bébé. La phase absolument critique couvre les 3 mois qui suivent la conception (premier trimestre de grossesse).
La plupart des femmes apprennent en général qu’elles sont enceintes après plusieurs semaines, c’est-à-dire en plein milieu de cette phase critique ! Il faut donc considérer celle-ci dès lors que l’on prend la décision de concevoir un enfant. C’est la solution la plus raisonnable si l’on veut offrir les meilleures cartes à son bébé.
Traditionnellement, chez tous les peuples anciens qui sacralisaient la conception, les jeunes couples entamaient une « phase préparatoire » avant de pouvoir consommer leur union dans le but de faire un enfant. Encadrée par les plus sages, cette préparation s’étendait, selon les traditions, sur une période de 3 à 12 mois. Durant celle-ci, les futurs parents se voyaient réserver les aliments sacrés, préparés avec soin et de manière traditionnelle, voire rituelle, par les anciens.
L’étude de ces pratiques témoigne de la grande richesse nutritionnelle de ses diètes « préparatoires », point commun que l’on retrouve parmi les traditions des peuples de tous les continents.

Si l’attention était particulièrement portée sur la future mère, l’homme n’était pas en reste, et à juste titre. La science moderne a pu démontrer l’importance capitale des facteurs environnementaux, au premier rang desquels l’alimentation, sur la qualité du sperme et la « santé » des spermatozoïdes et du matériel génétique qu’ils transportent. Dans ce domaine, l’influence de la diète est variée, mais l’un de ses mécanismes d’action principaux par lesquels elle agit est assurément lié aux mécanismes d’oxydoréduction : présence de radicaux libres, en particulier les peroxydes lipidiques (4-HNE, 4-HHE, MDA etc.) et statut antioxydant.
La production d’un « batch » de spermatozoïdes dure un peu plus de 70 jours en moyenne. De ce fait, on peut considérer que l’alimentation du père durant les 3 mois précédant la conception influence de manière particulièrement forte la qualité du matériel génétique qui sera potentiellement « livré » à l’ovule de la mère, et qui sera intégré dans le patrimoine génétique du bébé. Bien sûr, l’alimentation du père antérieure à ces 3 mois exerce également une influence, mais elle est moins marquée.
Concernant la future mère, les objectifs de la phase « préparatoire » préconception consistent surtout à mettre en réserve un max de nutriments clefs et à nettoyer l’organisme des toxines accumulées.
La grossesse, et plus encore lorsqu’elle est suivie d’un allaitement, représente un effort considérable pour le corps de la femme. Le nouvel être en développement capte une part importante des ressources disponibles.

Une femme enceinte qui suit une alimentation suffisamment nutritive est en mesure de fournir tout le nécessaire au bébé ainsi qu’à elle-même. Ceci va lui permettre de connaître une grossesse « relativement aisée ».
Celle qui, au contraire, suit une alimentation pauvre, carencée, va voir ses propres réserves sacrifiées pour assurer le minimum vital au bébé. Bien sûr, cette capacité de sacrifice connaît ses limites, et l’organisme de la mère peut décider d’interrompre la grossesse si sa propre survie à court terme s’en trouve menacée. Bien qu’il s’agisse d’un cas extrême, relativement rare en comparaison des autres causes, ce type de fausse-couche existe.
Ce qui est beaucoup plus fréquent par contre et qui survient même si la grossesse est menée à son terme, ce sont les séquelles laissées à la mère et à son bébé par une alimentation qui manque de nutriments essentiels. Beaucoup de femmes se plaignent de prendre un « coup de vieux » marqué à chaque grossesse. Ceci n’est pas étonnant lorsque l’on sait que le sacrifice de ses propres réserves peut aller jusqu’au démantèlement de molécules « non-indispensables » à la survie à court terme, telles que le collagène de certains tissus, recyclées pour assurer la viabilité et le développement du bébé.

Ce n’est pourtant pas une fatalité ! La phase préparatoire visant à se constituer des réserves nutritionnelles prend alors tout son sens. D’autant que l’on sait que les besoins en certains nutriments sont si élevés durant une grossesse qu’ils sont quasiment impossible à satisfaire sans puiser dans les réserves.
Un des exemples les plus marquants concerne le magnésium, dont les besoins sont fortement accrus durant une grossesse. De plus, l’absorption intestinale de ce minéral est diminuée durant cette période par des mécanismes hormonaux complexes. On ne s’étonne pas de voir nausées, insomnies, baby blue et autres symptômes liés à la carence en magnésium autant répandus chez les jeunes mères. D’autant que l’on a identifié depuis longtemps des apports insuffisants pour ce minéral chez une large part de la population !
On comprend l’importance d’avoir su « faire le plein » avant la conception. Les Anciens n’étaient pas fous avec leurs rites préparatoires s’étendant sur plusieurs mois.
Le cas du magnésium est loin d’être isolé. Cette problématique concerne nombre d’autres nutriments : les « fournisseurs de méthyle » (B9, B12, bétaïne, choline, méthionine) ainsi que leur buffer ou « tampon » qui est l’acide aminé glycine, la vitamine K2, la biotine etc.
L’alimentation nutrivore reprend les grand principes qui ont gouverné les diètes traditionnelles de nos ancêtres. Elle fournit ainsi l’abondance de nutriments nécessaire à un voyage périnatal sain pour la mère et son bébé.

La phase qui suit la naissance est elle aussi capitale. La jeune maman fraichement accouchée a besoin de tous les outils nutritionnels nécessaires à une récupération post-partum complète et « rapide ».
Si dans une large majorité des cas, la décision d’allaiter est la meilleure qui soit pour le nouveau-né, il ne faut pas, chez la maman, sous-estimer l’influence de sa propre alimentation sur la qualité nutritionnelle de son lait maternel.
En exemple, une étude de 1999 publiée dans la revue scientifique Lipids a démontré que les femmes suivant des régimes pauvres en graisses et riches en glucides présentaient des taux largement inférieurs de graisses dans leur lait. La teneur en lipides dans le lait variait de 2 à 9% selon les régimes alimentaires ! Un apport suffisant en lipides est essentiel au bon développement du cerveau et du système nerveux du nouveau-né. Un lait maternel pauvre en graisse est associé à des problèmes neurologiques et de développement chez le bébé.
La relation entre le bébé et la nourriture est autant fragile que cruciale. Ses besoins en nutriments sont énormes comparativement à sa capacité digestive et à la taille de son estomac. S’ajoute à cela l’immaturité de certains de ses organes, foie, reins et pancréas par exemple, dont les fonctions sont fondamentales pour la digestion, l’absorption, l’activation ou le nettoyage des nutriments.

Il est donc essentiel, lors de la transition vers les aliments « solides », de lui fournir des aliments présentant une haute densité nutritionnelle par rapport au volume, et dont les nutriments sont biodisponibles et sous leur forme active. Ceci lui permettra d’accéder à tout ce dont son organisme en rapide développement nécessite pour prospérer de manière saine.
Nous avons survolé dans cet article le thème complexe et fondamental de la nutrition périnatale. J’ai fait de celui-ci l’une de mes spécialisations, la vie m’ayant fait connaître la joie de la paternité.
C’est avec passion que je propose 3 modules afin de conseiller les parents et futurs parents qui souhaitent offrir à leurs enfants un départ dans la vie sur des bases nutritionnelles aussi saines et complètes que possible. N’hésitez pas à me contacter par mail à christianpetten@nutrivore.ch ou à prendre rendez-vous directement sur le site pour une consultation ou un suivi. Je dispense également une formation complète sur ce thème et prépare des plans alimentaires adaptés aux couples souhaitant préparer la conception, aux femmes enceintes ou allaitantes et aux nourrissons.